Rudi LUCAS (3ème Dan) le 16 mars 2010
Le 16 mars 2010
Un jeudi de Varennes spécial "Aïkido Traditionnel" dirigé par Rudi Lucas !
Dès l'annonce de l'événement dans la presse locale, votre équipe de reporters préférés a taillé ses crayons et est allée à la rencontre du créateur de l'Aïkikaï Varennes-Jarcy pour en savoir un peu plus sur ce rendez-vous...
- Pourquoi un jeudi de Varennes « Spécial Aïkido Traditionnel » ?
Vous m’entendez souvent parler d’Aïkido Traditionnel et, pour les plus anciens, ils ont, durant les 2 premières années du club, pratiqué la forme d’Aïkido qui m’avait été enseignée. Aujourd’hui, la technique est transmise au sein du club par Elyse, 3ème dan fédéral. La richesse étant faite de diversité il m’a paru intéressant de montrer, à l’occasion d’une soirée, un travail quelque peu différent.
- Peux-tu nous dire ce qu’est l’Aïkido Traditionnel ?
Il n’y a, en réalité, qu’un seul Aïkido, celui que O Sensei Morihei UESHIBA a parfait tout au long de son existence. L’Aïkido est le résultat d’un long processus retracé dans son ouvrage « Budo Renshu ».
De nombreux Maîtres, pour la plupart formés au contact de Maître Morihei UESHIBA, l’ont aidé à faire connaître son Art Martial parmi lesquels, notamment, Tadashi ABE. Il fut pionnier, avec Minoru MOCHIZUKI, pour faire connaître l’Aïkido en Europe. Les rencontres des hommes fondent, bien souvent, leurs destins. C’est ainsi que Maître Daniel André BRUN fut élève de Maître Tadashi ABE et fut nommé, en 1954, 1er dan par l’Aïkikaï, figurant ainsi parmi les premières ceintures noires françaises d’Aïkido. L’Aïkido dispensé par Maitre Daniel André Brun est celui que j’ai appris à mes débuts.
En synthèse je pourrais dire que l’Aïkido Traditionnel se situe entre l’Aïkibudo et l’Aïkido moderne.
"..entre Aïkibudo et Aïkido moderne ..."
- Quelles sont les différences entre l’Aïkido que nous pratiquons aujourd’hui et celui que tu enseignais quand tu as créé ton club en 1993 ?
L’Aïkido que j’ai transmis à mes élèves les deux premières années présentait des différences portant sur les grades et le port du hakama, les armes utilisées, la transmission des kihons, l’approche technique.
- Concernant les grades et le port du hakama quelles étaient les différences ?
- Le hakama blanc était porté à partir du 2ième kyu.
- La ceinture noire et le hakama noir n’étaient portés qu’à partir du 1er dan.
- La délivrance des dans se fait sous la tutelle d’un Shihan, chaque dojo conservant son autonomie.
- Et pour ce qui est des armes ?
En plus du tanto, du jo et du bokken le tambo était enseigné. Il s’agit d’un bâton court utilisé pour exécuter des techniques. Cette arme est pratiquée en Aïkibudo.
Rappelons qu’en 1930, O Sensei Morihei Ueshiba a renommé son art « Ueshiba Aïki Jujutsu » en « Aïkibudo » puis, seulement en 1942, en Aïkido.
L’approche des armes fait référence à l’Ecole du Daïto Ryu.
Très tôt, également, le katana était étudié.
- Tu parlais également de différences dans la transmission des Kihons ... ?
Les 5 principes fondamentaux sont transmis sous forme de katas. Il s’agit de mouvements stylisés qui mettent l’accent sur les points de contrôle. Cette approche est soit ignorée soit rejetée par les Aïkidokas qui considèrent qu’il n’y a pas de katas en Aïkido sauf pour les armes. Rappelons que les katas existent en Judo et en Karaté.
D’autre part, d’autres écoles, notamment le Shotokan Aïki de Maître TOMIKI a développé des katas aussi bien pour les kihons que pour les techniques.
"..des katas pour les kihons et pour les techniques ..."
- Les techniques apprises sont-elles les mêmes ?
Ce sont celles que nous travaillons dans notre dojo. La construction est la même mais l’approche technique est moins détaillée. En fait il n’y a pas de nomenclature. L’Aïkido pratiqué l’est plus comme un budo que comme un sport. L’accent est mis sur l’importance des gardes (Jo-dan, Chu-dan, Ge-dan), des atémis et des immobilisations.
- Pour finir, quelle question aurais-tu souhaité que je te pose sur le sujet ?
Je pense que le mieux est de se retrouver sur le tatami pour mieux voir les différences.
Pour mémoire il convient de préciser que les premières ceintures noires que j’ai présentées ont été refusées, la forme d’Aïkido transmise n’étant pas conforme (notamment les katas) à celle de notre Fédération de rattachement. La rencontre avec Michel HAMON a permis au club d’évoluer vers l’Aïkido que vous pratiquez aujourd’hui et, à la lecture de ce qui précède, chacun comprendra mieux pourquoi j’ai souhaité qu’Elyse, aujourd’hui 3ième dan, et qui compte parmi mes premiers élèves, transmette la technique au sein du club préparant
ainsi les élèves à la présentation des dans fédéreaux.
Merci Rudi pour ce complément d'informations. Rendez-vous donc sur le tatami, jeudi 25 mars 2010, pour mieux aborder ces différences qui apportent à l'Aïkido en général une richesse sans limite !
P@scal